A moins d'être insensible à la beauté, impossible de revenir déçu d'un trip en Irlande.
Les cartes météo annonçaient une semaine parfaite pour le SUP. Peut être une journée ou deux avec trop de vent, de quoi visiter la presqu'île de Dingle, dans le Kerry. C'est donc avec enthousiasme que nous avons pris le ferry au départ de Roscoff, direction Cork. Traversée sans encombres. Plutôt agréable de voyager en ferry mais attention à prévoir de l'argent. Le bateau de toutes les tentations.
Arrivés en début d'après midi ce samedi 18 septembre, le temps est maussade sur le Kerry. le vent de SO est trop fort pour se mettre à l'eau en SUP. On se ballade tout autour de Brandon Bay. On est déja sous le charme du paysage. A Kilcummin, nous rencontrons deux Rennais, Franck et Karim, qui viennent ici depuis 13 ans pour faire de la planche. Julien, un windsurfeur, kiteux surfeur arrive à son tour. Ils nous rencardent sur les hébergements car l'heure tourne et on ne sait toujours pas où s'installer.
Direction Castlegregory dans le but de louer un mobile home. N'ayant pu trouver le propriétaire, nous nous rabattons sur le camping. 108 euros la semaine pour deux personnes. banco! On apprendra le lendemain que les Rennais louent un mobile home tout confort pour 100 euros la semaine, pour deux. La prochaine fois, on réservera.
Dimanche, un peu de vagues mais toujours du vent. Direction Mullaghveal, en fond de vallée, pour gravir un peu la montagne. Vue magnifique sur les lacs, les pentes sans fin de Brandon Mountain et ce malgré la pluie et le plafond bien bas. Il se dégage une atmosphère: Que de la nature brute partout, les moutons en liberté partout autour de nous, des lumières intenses, pas un bruit de voiture ou d'activité humaine. On se sent tout petit et pourtant si bien. Le soir, direction le Boland's, un des pubs de Castlegregory. Franck, Karim et Julien nous y rejoignent. Ils ont navigué toute la journée en planche et sont comblés. Nous, ça devrait le faire demain.
Lundi, le vent est toujours fort. Décidément, Windguru se plante tous les jours. A sa décharge, les montagnes environnantes créent énormément d'effets venturi et il est donc difficile de prévoir quoique soit en vent. Après de nouvelles explorations et une découverte de spot à Bull's Head, dans le sud, nous remontons sur Kilcummin. Pour ce faire, il faut emprunter la Connor Pass, route sinueuse, peu large et à flanc de montagne. C'est très joli mais pour quelqu'un qui a le vertige, comme moi, c'est un peu stressant à chaque fois d'autant que la seule rambarde de sécurité est un petit muret fait de petites pierres posées les unes sur les autres. De l'autre côté, c'est le grand saut. "Jp, tais toi et regarde la route!"
A Kilcummin, le vent semble mollir. Il est orienté side offshore, les vagues font un bon mètre cinquante. De quoi gouter nos premières courbes irlandaises. Première bonne surprise, la température est la même que chez nous. les vagues sont gentilles et déroulent plutôt bien. certaines séries décalent et il faut tout de même être vigilant pour ne pas se les prendre sur la tête. Nous enchaînons les gauches et les droites. Bonne session mais le vent remonte. On rentre et allons faire des photos à Gowlane et Three peaks, deux spots un peu plus loin sur la droite de la plage. Le soir, direction le pub à nouveau. Que faire d'autre en camping?
Mardi est jour de pluie et de vent. Pas de houle, pas de surf. On explore le sud ouest de la péninsule. Slea Head, le point le plus à l'ouest de l'Europe. Joli mais sous la pluie, avec une micro route sinueuse à flanc de falaise et des bus pleins de touristes qui arrivent en face, nous n'admirons que furtivement les iles Blasket. Direction le pub assez rapidement. Le barman commence à nous connaître.
Mercredi, pas de vagues du tout mais alors rien de rien. Direction la montagne pour le lac Annascaul et Caum. Des endroits juste magiques, mi Far West, mi Canada. L'Irlande quoi. Pas de surf mais on en prend tellement plein les yeux que nous sommes rassasiés. Curieux comme sensation pour un trip surf. Il n'y a pas vraiment de mots pour décrire ces paysages. Physiquement, on peut le faire mais il manquera toujours l'atmosphère des lieux, les lumières qui jouent sur l'imaginaire du spectateur. Le mieux est d'allé sur place s'en rendre compte par soi même.
Jeudi, pas de surf. Mon humeur commence à s'en ressentir, je deviens grognon. Un rien m'exaspère. Je reste calme et prend sur moi mais il est temps que ce foutu cyclone Igor se décide à venir frapper l'Europe car il commence à faire faim dans le coin. Il y a certes une petite houle mais on n'a pas fait tout ce chemin pour surfer des vagues plus petites que chez nous. Bref, ça sent encore la dépression qui vient se dégonfler au large de l'Europe. C'est bien la peine d'affoler les météorologues, de faire le gros dos sur les cartes si c'est pour finir essoufflé et minable avant même d'arriver chez nous. A croire que tout part en couilles sur cette planète. Ce soir, on dîne au bungalow des Rennais. Apéro au chaud, repas sympa et direction Tralee, ville située 30 KM à l'est. Enfin, nous retrouvons des pubs bondés de monde, de la musique irlandaise et de la Guinness qui coule à flots. Nous traversons la rue pour continuer dans un pub de nuit. Ambiance sympa, moins traditionnelle que le précédent mais bien cool. On se lâche sur la piste de danse, une Irlandaise plus très fraîche me renverse sa pinte de bière dans le dos et se confond en excuses. Nouvelle technique de drague, L'arrosage à la bière? Finalement, je trouve ça plutôt marrant la soirée continue de plus belle. Personne ne sera mort de soif ce soir là (comme la plupart des autres soirs d'ailleurs).
vendredi est un autre jour. Il y a du vent mais la houle est vraiment en hausse. De belles lignes viennent onduler dans brandon Bay. Il fait beau, le vent est passé au nord est. ça sent le surf tout ça. Nous montons sur Mosses, dans le nord de la baie afin d'y avoir un vent offshore. Il est toujours violent mais la houle a pris des tours. On attaque d'emblée les droites du reef. pas facile avec tout ce vent mais JP s'en sort plutot bien. Moi, je n'arrive pas à grand chose. ça me rappelle de mauvais souvenirs ce vent offshore. Pourtant les vagues sont belles. J'essaye d'en prendre mais pas grand chose à faire, le vent est vraiment très con et moi pas très bon aujourd'hui. Il y a des jours comme ça. On termine la journée à regarder les autres se gaver de vagues en surf et SUP, après avoir eu notre ration.
Samedi, jour du départ. Lever aux aurores pour une session matinale. Pas de vent, une houle magnifique. Enfin les conditions parfaites. Le reef des maharees prend des allures d'indonésie tant la droite est longue et parfaite. Je me précipite à l'eau, seul car JP préfère faire photos et filmer. En arrivant près du reef, je sursaute en entendant un gros bruit dans l'eau. Un énorme remous avec une grosse masse sombre qui plonge à 5 mètres de moi me rappellent qu'il y a du monde dans le coin. 10 secondes plus tard, c'est un énorme phoque brun d'au moins 300 KG qui sort la tête de l'eau, tout près de moi et me jauge du regard. Il semble se demander ce que je fais ici. "Je viens juste prendre quelques vagues, t'inquiète pas mon pépère". Il semble inquiet et nage vers les cailloux sans me perdre des yeux. Jolie rencontre tout de même.
Tout est parfait aujourd'hui. La marée baisse et les cailloux affleurent sous les ailerons. Pas facile de se caler avec ce peak qui se décale tout le temps, en profondeur comme en latéral. Le but est de ne pas se faire prendre en gauche sous peine d'intimité avec les rochers du coin. Il faut prendre des droites mais elles poussent moins au take off. J'arrive à en prendre quelques unes et finit par me décaler sur les bancs de sable car il y a vraiment de moins en moins d'eau en mes ailerons et les bigorneaux du coin. Une vague et puis s'en va, direction le camping après un petit dèj improvisé au bord de la route, en compagnie de Julien, Franck et Karim. Un peu le regret de ne pas s'être lâché plus que ça sur les vagues mais ne connaissant pas trop la vague, j'ai préféré ne pas tenter le diable. L'année prochaine, parce qu'on reviendra, sera une autre histoire.
D'ailleurs si certains veulent nous accompagner, gardez des congés pour septembre 2011.
Irish sessions from sebastien billois on Vimeo.
Dimanche, un peu de vagues mais toujours du vent. Direction Mullaghveal, en fond de vallée, pour gravir un peu la montagne. Vue magnifique sur les lacs, les pentes sans fin de Brandon Mountain et ce malgré la pluie et le plafond bien bas. Il se dégage une atmosphère: Que de la nature brute partout, les moutons en liberté partout autour de nous, des lumières intenses, pas un bruit de voiture ou d'activité humaine. On se sent tout petit et pourtant si bien. Le soir, direction le Boland's, un des pubs de Castlegregory. Franck, Karim et Julien nous y rejoignent. Ils ont navigué toute la journée en planche et sont comblés. Nous, ça devrait le faire demain.
Lundi, le vent est toujours fort. Décidément, Windguru se plante tous les jours. A sa décharge, les montagnes environnantes créent énormément d'effets venturi et il est donc difficile de prévoir quoique soit en vent. Après de nouvelles explorations et une découverte de spot à Bull's Head, dans le sud, nous remontons sur Kilcummin. Pour ce faire, il faut emprunter la Connor Pass, route sinueuse, peu large et à flanc de montagne. C'est très joli mais pour quelqu'un qui a le vertige, comme moi, c'est un peu stressant à chaque fois d'autant que la seule rambarde de sécurité est un petit muret fait de petites pierres posées les unes sur les autres. De l'autre côté, c'est le grand saut. "Jp, tais toi et regarde la route!"
A Kilcummin, le vent semble mollir. Il est orienté side offshore, les vagues font un bon mètre cinquante. De quoi gouter nos premières courbes irlandaises. Première bonne surprise, la température est la même que chez nous. les vagues sont gentilles et déroulent plutôt bien. certaines séries décalent et il faut tout de même être vigilant pour ne pas se les prendre sur la tête. Nous enchaînons les gauches et les droites. Bonne session mais le vent remonte. On rentre et allons faire des photos à Gowlane et Three peaks, deux spots un peu plus loin sur la droite de la plage. Le soir, direction le pub à nouveau. Que faire d'autre en camping?
Mardi est jour de pluie et de vent. Pas de houle, pas de surf. On explore le sud ouest de la péninsule. Slea Head, le point le plus à l'ouest de l'Europe. Joli mais sous la pluie, avec une micro route sinueuse à flanc de falaise et des bus pleins de touristes qui arrivent en face, nous n'admirons que furtivement les iles Blasket. Direction le pub assez rapidement. Le barman commence à nous connaître.
Mercredi, pas de vagues du tout mais alors rien de rien. Direction la montagne pour le lac Annascaul et Caum. Des endroits juste magiques, mi Far West, mi Canada. L'Irlande quoi. Pas de surf mais on en prend tellement plein les yeux que nous sommes rassasiés. Curieux comme sensation pour un trip surf. Il n'y a pas vraiment de mots pour décrire ces paysages. Physiquement, on peut le faire mais il manquera toujours l'atmosphère des lieux, les lumières qui jouent sur l'imaginaire du spectateur. Le mieux est d'allé sur place s'en rendre compte par soi même.
Jeudi, pas de surf. Mon humeur commence à s'en ressentir, je deviens grognon. Un rien m'exaspère. Je reste calme et prend sur moi mais il est temps que ce foutu cyclone Igor se décide à venir frapper l'Europe car il commence à faire faim dans le coin. Il y a certes une petite houle mais on n'a pas fait tout ce chemin pour surfer des vagues plus petites que chez nous. Bref, ça sent encore la dépression qui vient se dégonfler au large de l'Europe. C'est bien la peine d'affoler les météorologues, de faire le gros dos sur les cartes si c'est pour finir essoufflé et minable avant même d'arriver chez nous. A croire que tout part en couilles sur cette planète. Ce soir, on dîne au bungalow des Rennais. Apéro au chaud, repas sympa et direction Tralee, ville située 30 KM à l'est. Enfin, nous retrouvons des pubs bondés de monde, de la musique irlandaise et de la Guinness qui coule à flots. Nous traversons la rue pour continuer dans un pub de nuit. Ambiance sympa, moins traditionnelle que le précédent mais bien cool. On se lâche sur la piste de danse, une Irlandaise plus très fraîche me renverse sa pinte de bière dans le dos et se confond en excuses. Nouvelle technique de drague, L'arrosage à la bière? Finalement, je trouve ça plutôt marrant la soirée continue de plus belle. Personne ne sera mort de soif ce soir là (comme la plupart des autres soirs d'ailleurs).
vendredi est un autre jour. Il y a du vent mais la houle est vraiment en hausse. De belles lignes viennent onduler dans brandon Bay. Il fait beau, le vent est passé au nord est. ça sent le surf tout ça. Nous montons sur Mosses, dans le nord de la baie afin d'y avoir un vent offshore. Il est toujours violent mais la houle a pris des tours. On attaque d'emblée les droites du reef. pas facile avec tout ce vent mais JP s'en sort plutot bien. Moi, je n'arrive pas à grand chose. ça me rappelle de mauvais souvenirs ce vent offshore. Pourtant les vagues sont belles. J'essaye d'en prendre mais pas grand chose à faire, le vent est vraiment très con et moi pas très bon aujourd'hui. Il y a des jours comme ça. On termine la journée à regarder les autres se gaver de vagues en surf et SUP, après avoir eu notre ration.
Samedi, jour du départ. Lever aux aurores pour une session matinale. Pas de vent, une houle magnifique. Enfin les conditions parfaites. Le reef des maharees prend des allures d'indonésie tant la droite est longue et parfaite. Je me précipite à l'eau, seul car JP préfère faire photos et filmer. En arrivant près du reef, je sursaute en entendant un gros bruit dans l'eau. Un énorme remous avec une grosse masse sombre qui plonge à 5 mètres de moi me rappellent qu'il y a du monde dans le coin. 10 secondes plus tard, c'est un énorme phoque brun d'au moins 300 KG qui sort la tête de l'eau, tout près de moi et me jauge du regard. Il semble se demander ce que je fais ici. "Je viens juste prendre quelques vagues, t'inquiète pas mon pépère". Il semble inquiet et nage vers les cailloux sans me perdre des yeux. Jolie rencontre tout de même.
Tout est parfait aujourd'hui. La marée baisse et les cailloux affleurent sous les ailerons. Pas facile de se caler avec ce peak qui se décale tout le temps, en profondeur comme en latéral. Le but est de ne pas se faire prendre en gauche sous peine d'intimité avec les rochers du coin. Il faut prendre des droites mais elles poussent moins au take off. J'arrive à en prendre quelques unes et finit par me décaler sur les bancs de sable car il y a vraiment de moins en moins d'eau en mes ailerons et les bigorneaux du coin. Une vague et puis s'en va, direction le camping après un petit dèj improvisé au bord de la route, en compagnie de Julien, Franck et Karim. Un peu le regret de ne pas s'être lâché plus que ça sur les vagues mais ne connaissant pas trop la vague, j'ai préféré ne pas tenter le diable. L'année prochaine, parce qu'on reviendra, sera une autre histoire.
D'ailleurs si certains veulent nous accompagner, gardez des congés pour septembre 2011.
Irish sessions from sebastien billois on Vimeo.
BRAVO Seb !Superbes résumé et choix de la "Zique" !!! Vu comme ça, on aurait du se gaver un max le Vendredi mais bon, le swelle descend à la côte d'émeraude ;))
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