mercredi 29 septembre 2010

La verte Erin n'est pas une fille facile...

Mais elle sait se montrer généreuse avec ses patients courtisans. Elle a son caractère et ne se livre pas au premier venu, la cousine du nord ouest. Internet et sa multitude de sites météo n'y font rien. Toujours imprévisible, parfois magnifique, d'autres fois ingrate, elle ne donne que ce qu'elle veut quand elle le veut. Nous n'avons qu'à nous satisfaire de ses volontés. Mais lorsqu'elle donne, que ce soit en termes de paysages, de lumières, de couleurs, de vent, de vagues, de nature, ce n'est jamais dans la demie mesure. Des paysages à vous laisser pantois, des couleurs à vous scotcher, du vent à vous couper le souffle et des vagues à vous faire tourner la tête.

A moins d'être insensible à la beauté, impossible de revenir déçu d'un trip en Irlande.
Les cartes météo annonçaient une semaine parfaite pour le SUP. Peut être une journée ou deux avec trop de vent, de quoi visiter la presqu'île de Dingle, dans le Kerry. C'est donc avec enthousiasme que nous avons pris le ferry au départ de Roscoff, direction Cork. Traversée sans encombres. Plutôt agréable de voyager en ferry mais attention à prévoir de l'argent. Le bateau de toutes les tentations.

Arrivés en début d'après midi ce samedi 18 septembre, le temps est maussade sur le Kerry. le vent de SO est trop fort pour se mettre à l'eau en SUP. On se ballade tout autour de Brandon Bay. On est déja sous le charme du paysage. A Kilcummin, nous rencontrons deux Rennais, Franck et Karim, qui viennent ici depuis 13 ans pour faire de la planche. Julien, un windsurfeur, kiteux surfeur arrive à son tour. Ils nous rencardent sur les hébergements car l'heure tourne et on ne sait toujours pas où s'installer.
Direction Castlegregory dans le but de louer un mobile home. N'ayant pu trouver le propriétaire, nous nous rabattons sur le camping. 108 euros la semaine pour deux personnes. banco! On apprendra le lendemain que les Rennais louent un mobile home tout confort pour 100 euros la semaine, pour deux. La prochaine fois, on réservera.

Dimanche, un peu de vagues mais toujours du vent. Direction Mullaghveal, en fond de vallée, pour gravir un peu la montagne. Vue magnifique sur les lacs, les pentes sans fin de Brandon Mountain et ce malgré la pluie et le plafond bien bas. Il se dégage une atmosphère: Que de la nature brute partout, les moutons en liberté partout autour de nous, des lumières intenses, pas un bruit de voiture ou d'activité humaine. On se sent tout petit et pourtant si bien. Le soir, direction le Boland's, un des pubs de Castlegregory. Franck, Karim et Julien nous y rejoignent. Ils ont navigué toute la journée en planche et sont comblés. Nous, ça devrait le faire demain.

Lundi, le vent est toujours fort. Décidément, Windguru se plante tous les jours. A sa décharge, les montagnes environnantes créent énormément d'effets venturi et il est donc difficile de prévoir quoique soit en vent. Après de nouvelles explorations et une découverte de spot à Bull's Head, dans le sud, nous remontons sur Kilcummin. Pour ce faire, il faut emprunter la Connor Pass, route sinueuse, peu large et à flanc de montagne. C'est très joli mais pour quelqu'un qui a le vertige, comme moi, c'est un peu stressant à chaque fois d'autant que la seule rambarde de sécurité est un petit muret fait de petites pierres posées les unes sur les autres. De l'autre côté, c'est le grand saut. "Jp, tais toi et regarde la route!"
A Kilcummin, le vent semble mollir. Il est orienté side offshore, les vagues font un bon mètre cinquante. De quoi gouter nos premières courbes irlandaises. Première bonne surprise, la température est la même que chez nous. les vagues sont gentilles et déroulent plutôt bien. certaines séries décalent et il faut tout de même être vigilant pour ne pas se les prendre sur la tête. Nous enchaînons les gauches et les droites. Bonne session mais le vent remonte. On rentre et allons faire des photos à Gowlane et Three peaks, deux spots un peu plus loin sur la droite de la plage. Le soir, direction le pub à nouveau. Que faire d'autre en camping?

Mardi est jour de pluie et de vent. Pas de houle, pas de surf. On explore le sud ouest de la péninsule. Slea Head, le point le plus à l'ouest de l'Europe. Joli mais sous la pluie, avec une micro route sinueuse à flanc de falaise et des bus pleins de touristes qui arrivent en face, nous n'admirons que furtivement les iles Blasket. Direction le pub assez rapidement. Le barman commence à nous connaître.

Mercredi, pas de vagues du tout mais alors rien de rien. Direction la montagne pour le lac Annascaul et Caum. Des endroits juste magiques, mi Far West, mi Canada. L'Irlande quoi. Pas de surf mais on en prend tellement plein les yeux que nous sommes rassasiés. Curieux comme sensation pour un trip surf. Il n'y a pas vraiment de mots pour décrire ces paysages. Physiquement, on peut le faire mais il manquera toujours l'atmosphère des lieux, les lumières qui jouent sur l'imaginaire du spectateur. Le mieux est d'allé sur place s'en rendre compte par soi même.

Jeudi, pas de surf. Mon humeur commence à s'en ressentir, je deviens grognon. Un rien m'exaspère. Je reste calme et prend sur moi mais il est temps que ce foutu cyclone Igor se décide à venir frapper l'Europe car il commence à faire faim dans le coin. Il y a certes une petite houle mais on n'a pas fait tout ce chemin pour surfer des vagues plus petites que chez nous. Bref, ça sent encore la dépression qui vient se dégonfler au large de l'Europe. C'est bien la peine d'affoler les météorologues, de faire le gros dos sur les cartes si c'est pour finir essoufflé et minable avant même d'arriver chez nous. A croire que tout part en couilles sur cette planète. Ce soir, on dîne au bungalow des Rennais. Apéro au chaud, repas sympa et direction Tralee, ville située 30 KM à l'est. Enfin, nous retrouvons des pubs bondés de monde, de la musique irlandaise et de la Guinness qui coule à flots. Nous traversons la rue pour continuer dans un pub de nuit. Ambiance sympa, moins traditionnelle que le précédent mais bien cool. On se lâche sur la piste de danse, une Irlandaise plus très fraîche me renverse sa pinte de bière dans le dos et se confond en excuses. Nouvelle technique de drague, L'arrosage à la bière? Finalement, je trouve ça plutôt marrant la soirée continue de plus belle. Personne ne sera mort de soif ce soir là (comme la plupart des autres soirs d'ailleurs).

vendredi est un autre jour. Il y a du vent mais la houle est vraiment en hausse. De belles lignes viennent onduler dans brandon Bay. Il fait beau, le vent est passé au nord est. ça sent le surf tout ça. Nous montons sur Mosses, dans le nord de la baie afin d'y avoir un vent offshore. Il est toujours violent mais la houle a pris des tours. On attaque d'emblée les droites du reef. pas facile avec tout ce vent mais JP s'en sort plutot bien. Moi, je n'arrive pas à grand chose. ça me rappelle de mauvais souvenirs ce vent offshore. Pourtant les vagues sont belles. J'essaye d'en prendre mais pas grand chose à faire, le vent est vraiment très con et moi pas très bon aujourd'hui. Il y a des jours comme ça. On termine la journée à regarder les autres se gaver de vagues en surf et SUP, après avoir eu notre ration.

Samedi, jour du départ. Lever aux aurores pour une session matinale. Pas de vent, une houle magnifique. Enfin les conditions parfaites. Le reef des maharees prend des allures d'indonésie tant la droite est longue et parfaite. Je me précipite à l'eau, seul car JP préfère faire photos et filmer. En arrivant près du reef, je sursaute  en entendant un gros bruit dans l'eau. Un énorme remous avec une grosse masse sombre qui plonge à 5 mètres de moi me rappellent qu'il y a du monde dans le coin. 10 secondes plus tard, c'est un énorme phoque brun d'au moins 300 KG qui sort la tête de l'eau, tout près de moi et me jauge du regard. Il semble se demander ce que je fais ici. "Je viens juste prendre quelques vagues, t'inquiète pas mon pépère". Il semble inquiet et nage vers les cailloux sans me perdre des yeux. Jolie rencontre tout de même.
Tout est parfait aujourd'hui. La marée baisse et les cailloux affleurent sous les ailerons. Pas facile de se caler avec ce peak qui se décale tout le temps, en profondeur comme en latéral. Le but est de ne pas se faire prendre en gauche sous peine d'intimité avec les rochers du coin. Il faut prendre des droites mais elles poussent moins au take off. J'arrive à en prendre quelques unes et finit par me décaler sur les bancs de sable car il y a vraiment de moins en moins d'eau en mes ailerons et les bigorneaux du coin. Une vague et puis s'en va, direction le camping après un petit dèj improvisé au bord de la route, en compagnie de Julien, Franck et Karim. Un peu le regret de ne pas s'être lâché plus que ça sur les vagues mais ne connaissant pas trop la vague, j'ai préféré ne pas tenter le diable. L'année prochaine, parce qu'on reviendra, sera une autre histoire.

D'ailleurs si certains veulent nous accompagner, gardez des congés pour septembre 2011.


Irish sessions from sebastien billois on Vimeo.



jeudi 16 septembre 2010

Mascaret de St Pardon, première.

C’est par ce joli jour du 9 septembre 2010 que votre très cher et tendre secrétaire a choisi de surfer son premier mascaret sur le site mondialement réputé de st Pardon, petit port sur les rives de la Dordogne.


Lâchement abandonné par mes habituels camarades de surf de l’asso( ma vengeance sera terrible)

Ayant repéré le spot et le passage de la vague la veille( gloubs ! ça n’a pas l’air aussi easy que cela !), je me botte le cul, cale bien mes burnes au fond de mon short, et me décide à descendre la board du toit du cametard, mon gars Gilles maintenant que tu y es, ce n’est pas pour renoncer. Le vent et le fort courant sur la rivière ne me mettent pas spécialement en confiance, mais bon !!!

16h40 j’arrive sur le port (lieu de la mise à l’eau ), mon gros os de seiche rouge sur le dos. Déjà de nombreux surfeurs sont présents, j’ai le palpitant qui joue les tambours du bronx.

J’enchaine une ou deux clopes et me lance à discuter avec un local sur la façon de se placer au take off, comment la vague se présente au départ etc……L’honorable célébrité du cru me donne quelques bon tuyaux, faut savoir amadouer l’autochtone et rester himble.

16h50,17h00 les premiers riders se mettent à l’eau, allez mon vieux Boumako on y va.

Premiers coups de pagaie, le courant est moins fort qu’il n’en à l’air et le vent est plutôt modéré et régulier

En remontant vers la cabane, point de départ où la vague se forme, je discute avec plusieurs surfeurs qui ont déjà pratiqué cette vague tant convoitée. De nouveau, ils sont de bon conseil et ne me prennent pas de haut tout puceau que je suis. La wave est annoncée pour 17h42.

17h35 je commence à pagayer vers le centre de la rivière et m’exerce à quelques take off face au courant. Puis elle arrive, je vois au loin la mousse qui se forme, la vague se déplace à une quinzaine de kmh, plus que quelque mètres.

Elle est là ! je me positionne correctement, lance la planche et voilà c’est parti, le taxi de 17h42 pour le port de st Pardon est à l’heure.

Au début nous ne sommes pas très nombreux sur la vague, j’ai réussi à la shooter très tôt, mais rapidement des dizaines de riders nous rejoignent au fur et à mesure que l’onde suis sont chemin. A partir de maintenant mon seul objectif est de passer le port de st Pardon avec cette première ligne de surfeurs sur la vague de tète.

Certaines personnes habituées du spot crient « à droite, à gauche » et chacun s’exécute au mieux, nous sommes presque à touche-touche, le port se rapproche mais il est encore loin.

Je pense que cela fait déjà plus de trois minutes que je surfe. La vague mollie, certains chutent ou nous quittent par manque de puissance.

Puis la vague se reforme encore plus belle, à cet instant, je pense qu’elle atteint par endroit 1m50 à 1m80. Nous allons bientôt passer à la perpendiculaire du port, nous sommes de nouveau à touche-touche, ça y est le port est passé, la foule massée sur la rive nous applaudi, c’est magique ! Une petite larme à l’œil et trop de trémolos dans la voix pour gueuler, je me mets la pagaie sur les épaules, histoire de faire le malin.

Le port passé, la vague creuse toujours, nous sommes encore nombreux à la surfer, quand va t’elle mollir ?je la surferai autant que possible, cela doit bien faire plus de six minutes que je glisse dessus( mon mollet arrière commence à jouer des castagnettes) mais pas problèmes ça continue, jusqu’ou ??? et là !!!!

A gauche, à gauche, nous nous exécutons à l’exception de deux (put..) de kayacks jaunes qui continuent tout droit. L’issue malheureusement semble fatale, ils nous enferment et nous rapprochent inexorablement de la berge. Ca y est ; plus de place et tout le monde se gauffre, même les deux tas de pu en plastique jaune. Pas de rancune, je pense que j’ai surfé durant presque huit minutes(inimaginable) même chez nous sur les longues vagues qui rentrent dans nos baies profondes.

La sortie de l’eau est elle aussi une bonne partie de glisse, mais sur la vase cette fois. Puis il faut traverser le village la planche sur le dos pour retourner au port, trop de monde, pas moyen de poser la board. Je retourne au camion et retrouve des amis de st Jacut en vadrouille dans le coin ,ce soir mégateuf !!!

Voilà j’espère vous avoir fait un peu partager se long shoote d’adrénaline. Cette vague est fabuleuse par sa durée, sa taille s’avère plus que raisonnable. Je vous conseille de pratiquer le mascaret au petit matin lorsque c’est parfaitement glassy. Suivant des infos locales, en hiver il y a trop d’eau dans la Dordogne pour que la vague ce forme correctement.

Pour ma part j’y retourne dès que possible et peut être même pour les prochaines grandes marées de début octobre !!!!!!!



Boumako le la secrétaire d’émeraude sup.









lundi 13 septembre 2010

Si on m'avait dit...

Il y a encore moins d'un an, si on m'avait dit que je prendrai plaisir à ramer sur un plan d'eau plat, juste pour la ballade, le plaisir... Je pense que je n'y aurai pas cru. Nager, courir sont des activités que j'ai toujours trouvées ennuyeuses, même équipé d'un lecteur MP3. Alors ramer, de surcroît pour le plaisir, quand on fait de la voile, de la planche, du surf... dans une autre vie, peut être.
Et finalement, après un hiver, un printemps et un été exceptionnellement pauvres en vagues (du jamais vu de mémoire de contemporains), la ballade et/ou race en SUP se sont finalement imposés comme une évidence. Rien de plus simple finalement. Pour un peu que les lieux soient jolis, la faune et la flore abondants, le bruit de l'activité humaine réduit au minimum, juste le bruit des oiseaux et de l'eau qui s'écoule le long de la carène. Une belle lumière, une planche, une pagaie. On y prend vite goût et notre corps en redemande.
Finalement, seuls les imbéciles ne changent pas d'avis.


petite sortie race from sebastien billois on Vimeo.

lundi 6 septembre 2010

Guidel magique

Samedi matin, Samuel, JP et moi même sommes descendus à Guidel à l'occasion du West Surf Challenge, championnat de Bretagne de surf. Nous n'y sommes pas allés pour la compétition, bien qu'il y ait du SUP au programme mais plutôt parce que l'ouragan Danielle est venu mourrir sur nos côtés, nous gratifiant d'une superbe houle pour ce samedi. En côte nord, chez nous, c'était tout petit.

Soleil, chaleur, vagues, que demander de plus? A bien y réfléchir, si, un seul défaut. Les jet skis. Un club de jet ski est situé dans la Laïta, la rivière qui sort à Guidel et fait office de frontière entre le Morbihan et le Finistère. Certes, il y avait du monde mais la foule attirant la foule, tout le monde était concentré sur la moitié gauche de la plage alors qu'un joli peak au milieu et la balise à droite étaient désertés. C'était pourtant là les plus belles vagues.

Et quelles vagues! Un vrai régal. Plus hautes que nous au peak, pas méchantes pour autant (quoique certaines), et qui déroulaient très longtemps. Le peak du milieu n'avait pas vraiment d'épaule. Un bon gros take off, de l'adrénaline. Ensuite, la mer descendant, les bancs de sable de la balise ont commencé à fonctionner. Nous sommes donc allés les tester, en profitant pour y glisser quelques noses, rollers et autres figures de styles. Sans personne d'autre que nous, sous le soleil. Pas vraiment de mots pour décrire cette session. Juste magique. Nous avons terminé l'après midi devant un verre, sur le port de Lorient, avec Julien de Jimmy Lewis, à parler de sup en regardant Pen Duick III, Groupama, Banque Pop... et le soleil couchant.

Elle est pas belle la vie?


Photos prises le matin, par JP Letourneur.